Loin de moi l’idée de faire ici un livre sur le stress infantile et encore moins de donner une leçon ; prenez ceci pour ce qu’il est c'est-à-dire un partage.
C’est dans cette notion de partage et d’échange que ce sujet est annoté par une professionnelle de l’enfance et amie Christèle Bonnardot que je remercie vivement ici.
Un article écrit a quatre mains avec le cœur.
Le stress, ce symptôme que nous connaissons tous et qui se nourrit de nos émotions ;
Encore plus pendant cette période de rentrée scolaire, nos enfants y sont soumis et si nous « grands enfants » avons réussi ou apprenons à le dompter, c’est loin d’être le cas pour nos enfants chéris ;
Christèle Bonnardot : Mais qui est stressé réellement ? Les enfants ou les parents ? En maternelle les pleurs viennent souvent de ceux qui les accompagnent et en ce jour magnifique pour découvrir le monde finalement chez certains nous leurs transférons. Ce sont de vraies petites éponges, ils sont la continuité de Nous car nous n’avons pas toujours la force d’être la mère qui ouvre suffisamment sur le monde, sur l’exploration du monde. Nous avons envie de les garder un peu pour nous ! Lorsque nous faisons des enfants c’est avant tout pour eux et pas pour nous, cette vision change aussi la posture éducative…
Ils vivent tout à 200%, sans recul, sans filtres et du coup leurs émotions sont bien souvent démultipliées.
Chez l’enfant, la capacité à prendre du recul, à analyser et à lâcher prise face a une situation ou un événement ne sont pas assez développées ;
Christèle Bonnardot : Et leur vécu est présent à l’instant présent ! Etant enfant nous avons la capacité finalement de le ranger dans un tiroir et de surmonter certains vécu pour autant rien est réglé…
Cette capacité à réguler ses émotions est un apprentissage pas toujours facile (Quand on voit à quel point cela peut être difficile pour nous adultes…)
Lorsqu’un enfant passe des larmes au rire en quelques secondes, on se rend compte de la puissance réelle de nos réactions émotionnelles.
Christèle Bonnardot : L’écoute est importante, primordiale, un enfant qui stresse a un besoin de réassurance même 10 secondes ça peut suffire ! Regarder sous le lit, vérifier derrière les rideaux que personnes n’est présent, ça les rassure et le stress finalement redescend.
Le stress n’étant finalement que le résultat de notre adaptation ou non, notre réaction face à
un événement.
Ce stress se communique de parents à enfant, dans les deux sens et c’est un cercle vicieux
qu’il faut stopper ;
Bien souvent le stress chez l’enfant et lié à l’échec mais pas seulement ; La peur d’échouer,
de ne pas réussir peut être une peur propre à l’enfant comme une peur transmise par les
parents ;
L’idée n’est pas de culpabiliser les parents bien entendu.
« Mon enfant va-t-il réussir ? Va-t-il y arriver ? Va-t-il avoir une bonne note ? Va-t-il se
faire des copains ? Va-t-il se chahuter ? Va –t-il écouter… »
Christèle Bonnardot : L’image, cette grande image de la société où il faut avoir le bac car sans le bac
tu n’es rien. Les médias jouent un rôle en transmettant cette information. J’ai eu la chance d’être la
petite dernière de 4 enfants (12-9- et 8 ans d’écart)… Finalement j’étais sage car j’ai vu, j’ai vécu leurs
bêtises leurs souffrances. Et pour ne pas faire de vague, pour ne pas faire souffrir les autres. C’est
bien le silence des mots qui s’installe et des maux se présentent et s’assument…
Enfant personne ne te dit rien, car tu ne peux pas comprendre !!! Faux : tu comprends tout et tu
enregistres tout les scènes, les violences, la solitude, les pleurs… on ne fait pas attention à l’enfant car
il ne comprend pas tout
Que projetons-nous sur nos enfants ?
Il existe derrière cela une peur bien cachée : la peur d’être un mauvais parent ; Cette peur
se transmet clairement et influence la relation parent/enfant car les enfants perçoivent nos
doutes, nos hésitations, nos défaillances avec beaucoup plus de facilité (certains savent
d’ailleurs très bien s’en servir…)
Si effectivement le système de régulation des émotions n’est pas encore complètement
opérationnel, en revanche leur système de ressenti et de perception, lui, fonctionne
pleinement.
C’est d’ailleurs ce système qui s’estompe et disparait à l’âge adulte et qui nous fait
clairement défaut et que j’essaie de réveiller en vous via Etre, savoir, percevoir et recevoir
Christèle Bonnardot : Le stress finalement ne s’apprivoise pas, il s’impose par surprise, il est
douloureux, il peut amener à des crises incontrôlables comme le spasmophilie, c’est d’une violence
ultime. Avec le recul, je suis en accord avec Dolto qui va dans le sens de parler à l’enfant, d’expliquer
mais ça ne suffit pas. Il y a des traumas, ou des erreurs qui ne se comprennent pas par l’enfant ni par
le parent. Car l’enfant ne veut pas inquiéter ses parents, il ne veut pas embêter, être une surcharge.
Pour d’autres la difficultés est que l’enfant se construit plus vite que le parent, les rôles sont inversés.
Plusieurs situations peuvent être génératrice de stress pour l’enfant comme le harcèlement
entre eux, l’intimidation mais aussi le stress lié à l’échec, la difficulté à tisser des liens,
l’isolement, le jugement et le niveau de critique entre enfants, car là aussi ils n’ont pas de
filtres ; Le danger que peut représenter l’adulte…
Christèle Bonnardot : Le harcèlement et la loi de l’omerta. Comment permettre à l’enfant de parler,
car sa parole est toujours mise en doute, ce n’est pas vrai ; Comment respecter aussi ce qu’il veut
mettre en place ? Le harceleur est peut être un ami qui est en souffrance et il ne veut pas le trahir,
comment leur permettre de dialoguer. Des cercles de paroles sont mis en places par des collègues à
l’Itep et au collège c’est un réel outil de médiation et tout reste au cercle de parole, un lieu ou tout
peut se dire !
On entend souvent dire « les enfants sont durs entre eux »
Mais à quel moment avons-nous cherché à développer leur empathie ?
Développer leur empathie autant que la compétition par exemple ?
La notion de performance est source de stress ; Elle commence très tôt et met à l’écart les
plus faibles ou les moins combatifs ; On en revient à la notion que j’expliquai sur le réflexe
combat/fuite face à un événement.
Christèle Bonnardot : L’enseignement tout entier est à revoir, malheureusement la société n’est pas prête à ça. Pourquoi autant de troubles dys ? « Il fait exprès, il n’a pas appris, c’est une langue de vipère… » et puis
cette différence. Finalement les cours d’empathie auprès des profs ? Comprennent-ils tous toujours réellement la difficulté d’un enfant qui passe plus de 20 h sur une leçon ? Quels outils pour les aider ? Et tout ça pour se rendre compte que certains à 16 ans n’arrivent toujours pas à résoudre les 4 opérations. Ils ont hontes, ils n’osent plus se montrer.
La comparaison à l’autre est source de stress pour l’enfant,surtout si elle se passe au sein du
cocon familial ; Elle l’est pour nous adulte notamment dans le monde du travail ;
Votre enfant est-il une note ?
Christèle Bonnardot : La comparaison : quelle horreur ! « Ah mais son frère était… Sa sœur était… Elle/Il
n’est pas comme et pourtant tant de choses merveilleuses sont en elle ou en lui ! Comment créer de la jalousie là ou il ne devrait pas y en avoir …
L’amalgame que l’on fait entre erreur et faute est aussi une source de stress qui va s’ancrer
et rester présente à l’âge adulte si l’on n’y prend pas garde.
Christèle Bonnardot : Une bonne pratique serait de souligner les mots justes car ceux là sont à
retenir, finalement la société nous montre là où nous avons échoué
Ressasser et ruminer une situation mal vécue par l’enfant est source de stress susceptible de
ressortir n’importe quand s’il n’y a pas eu désamorçage.
Bien souvent les situations vécues, prisent une à une sont anodines mais l’accumulation de
plusieurs petites situations difficile génère du stress ;
Chaque événement de la vie déclenche chez nous une réaction à la notion de besoin satisfait
ou non ; Il en résulte des émotions agréables ou désagréables.
On rajoute à cela la notion d’hypersensibilité qui décuple l’émotion propre que vit la
personne et qui pour certains peut même l’amener à vivre l’émotion de l’autre comme étant
la sienne, sans savoir qu’elle n’est pas à lui, mais ça c’est un autre sujet.
Christèle Bonnardot : Hypersensibilité, Là aussi il serait bon d’apprendre aux enfants et aux adultes à
respecter l’hypersensibilité, au bruit, au toucher, au goût… c’est d’une violence extrême.
La différence de traitement de l’émotion d’un enfant à l’autre peut être une source
d’isolement et donc source de stress et cela peut même se produire au sein du cocon
familial, pas forcément volontairement ; Cela peut venir d’une incompréhension de cette
hypersensibilité par exemple.
De l’autre côté on va retrouver l’enfant qui va vouloir contrôler tout au maximum et qui va
par la même rentrer dans le stress ;
Bref le stress n’est que notre réaction d’adaptation à une situation.
Christèle Bonnardot : Le stress sportif est aussi très dur à gérer, le regard de l’autre, faire le meilleur
pour l’autre, finalement le stress est souvent lié à la performance, une performance qui veut être faite
pour l’autre car le petit soi est oublié, c’est faire plaisir à ses parents, à ses profs, à son entraîneur.. ; Il
en faut un peu car il est bon et cela permet à certain moment de se surpasser mais aujourd’hui le
stress est quotidien. Je connais une enfant qui par exemple a passé une année de 3ème à prendre du
Rescue (Fleurs de Bach) quotidiennement tellement elle avait des maux de ventres, la peur de parler devant l’autre, des moqueries, d’échouer.
Et puis les petites phrases qui glissent, maladroites font très mal aux enfants.
Les pistes de désamorçage sont très variées l’EFT est une thérapie brève, très ludique pour
les enfants et ils en ressentent les effets très rapidement, l'Hypnose Ericksonienne, un soutien via les fleurs de Bach, une plus grande détente grâce a Access Bars ; Le contact avec la nature, les
sports plaisirs, les activités comme la méditation, le yoga … mais aussi le partage et
l’échange parents/enfant, le changement dans notre façon de parler, en allant chercher le
positif et le progrès chez l’enfant… la VA LO RI SA TION
Christèle Bonnardot : La pensée positive… est un vaste sujet. Pas toujours simple à appliquer selon
les émotions et les humeurs traversées, avec une petite note d’humour pour désamorcer, reconnaître
ses erreurs même adulte, s’excuser c’est prôner pour de bons petits citoyens demain.
Et je confirme pour l’EFT, la psychomotricité est aussi un bon outil. Car les mots pour un enfant ne
sont pas toujours facile à dire et puis, parfois c’est aussi l’urgence ! L’urgence en psy n’existe pas trop,
il faut du temps, et l’enfant est passé à autres choses.
Les enfants et adolescents évoluent, le psychique les démonte tellement ; et l’ouverture sur une autre
médecine n’est pas tout à fait au goût du jour. Demander à un ados, ou à un enfant d’aller chez un
psy… et bien quand on voit qu’un adulte ne veut toujours pas y aller ! Tout cela demande de
l’évolution . L’importance aussi à accorder à une « personne ressource » pour l’enfant, ce qui
permettra que l’enfant s’ouvre, cela peut être un adulte, un ami, un grand frère…
Les parents doivent permettre cela car l’enfant n’est pas toujours capable de leur parler ;
C’est ouvrir une porte vers l’extérieur et faire confiance.
Tout cela sont des pistes de désamorçage que nous pouvons explorer ensemble.
J’espère que ce partage vous aura plu et quelque peu aiguillé en ces temps ou la rentrée
scolaire est la prochaine étape ou en tout cas qu’il aura éveillé vos sens et votre attention.
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